Plate-forme chimique de Pont-de-Claix

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Les dessous de la cuvette Les structures présentées sur le tamis ne sont pas toujours des alliées

Industries chimiques

Entreprise

Ammoniac, trichlorure de phosphore, phosgène, diméthylamine, chlore, acide chlorhydrique… tous ces noms qui pourraient évoquer les fumeuses expériences du professeur Tournesol au fond de son laboratoire, sont également des substances produites par tonnes aux portes de Grenoble.

La plate-forme chimique de Pont de Claix abrite plusieurs entreprises qui fabriquent différents types de produits chimiques, principalement des pesticides (fongicides, désherbants), de la soude, du chlore et ses dérivés (acide chloridrique, chlorure ferrique). Ces produits servent entre autres choses à l'industrie pharmaceutique, à l'industrie alimentaire, à la sidérurgie, au traitement de l'eau, à la fabrication de l'eau de javel, de l'eau oxygénée, de peintures haute résistance et de mousses en polyuréthane (sièges de voiture, canapés, etc).

La plate-forme de Pont de Claix est également équipée d'un incinérateur haute température (> 1100°C) qui permet de traiter et brûler à la fois les déchets toxiques produits sur le site (solvants, gaz frigorifiques, etc.), mais également ceux produits par d'autres sites industriels.

La présence de ce site industriel aux portes de Grenoble est critiquée pour différentes raisons :

D'abord, par nature, cette industrie est dangereuse puisqu'elle travaille avec des matières premières particulièrement inflammables et explosives. Tout le monde a en tête la catastrophe d'AZF en septembre 2001, dont le bilan s'élève à 31 morts et 2500 blessés (1). Le site d'AZF produisait des produits similaires à ceux qui sont produits dans les plates-formes de Jarrie et Pont de Claix.

Sur le seul site de Pont de Claix, on relève plusieurs incidents mineurs par an : démarrages d'incendie, fuites de produit dangereux, à l'intérieur du site ou lors du transport. Bien que tous ces incidents soient mineurs et rapidement maîtrisés, ils viennent rappeler la nature dangereuse de l'activité de la plate-forme. Depuis janvier 2012, chacun des ces incidents fait l'objet d'un rapport consultable sur le site de la plate-forme.

À tout cela s'ajoute le risque de catastrophe naturelle, relativement présent dans notre région : niveau de risque sismique de 4 sur 5 (2), risque de crue de la Romanche, ou encore rupture de l'un des dix grands barrages qui sont en amont de Grenoble. Si une telle catastrophe venait à endommager une des plate-forme chimiques, les conséquences en seraient d'autant plus lourdes pour la population : risque de fuite de produits toxiques, d'explosion, de pollution, etc.

Si ces industries présentent un risque pour la population civile, elles exposent également et avant tout les personnes qui y travaillent. Au delà des risques d'accident plus ou moins grave auxquels elles sont exposées, elles manipulent au quotidien des produits toxiques qui mettent leurs santé en danger à long terme.

Ensuite, l'industrie chimique est polluante, au delà d'un accident qui entraînerait des conséquences très lourdes en terme de pollution, les plate-forme chimiques ont un impact sur l'environnement au quotidien.

C'est une industrie très gourmande en électricité. En 2010, la seule plate-forme de Pont de Claix a consommé 518 GigaWatts/h (3), ce qui correspond à la consommation annuelle moyenne de plus de 70 000 habitants (4).

En 2009, l'association France Nature Environnement a effectué des mesures autour de la plate-forme de Jarrie et a conclu à une forte pollution, le taux de mercure présent étant environ 20 fois celui recommandé par l'OMS (5).

Ces sites industriels sont également responsables de la pollution de cours d'eau. Un rapport parlementaire désigne directement les sites de Pont de Claix et Jarrie comme responsables de la présence de PCB dans le Rhône (6). Les PCB (polychlorobiphényles) sont des molécules très toxiques, cancérigènes et sont des perturbateurs endocriniens maintenant interdits à la production en France.

Enfin, les sols autour des sites sont pollués par des métaux lourds (mercure, plomb, PCB), ce qui inquiète le ministère de l'environnement, car une nappe phréatique passe juste en dessous de la plate-forme de Jarrie, à 3m de profondeur. Le ministère demande donc aux industriels de pomper en permanence 1m³/s d'eau dans la nappe afin de la maintenir à un niveau suffisamment bas pour que l'eau ne soit pas en contact avec les polluants (7). Chaque jour, près de 86 millions de litres d'eau potables sont donc jetés à la rivière pour éviter de polluer la nappe. De votre coté, vous penserez à ne pas rester trop longtemps sous la douche ?!...

 

(1) source : Le Monde, 13 janvier 2015 

(2) http://www.planseisme.fr/Zonage-sismique-de-la-France.html

(3) http://www.plateformechimiquedupontdeclaix.com

(4) selon la banque mondial, en 2014 un français consomme en moyenne 7292 KW/h

(5) Postillon octobre 2011 – A Jarrie, les ravages de la chimie

(6) rapport parlementaire du 25 juin 2008 http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i0998.asp

(7) http://basol.developpement-durable.gouv.fr/fiche.php?page=2&index_sp=38.0036

 

Mis à jour : le 5 janvier 2023 11:53

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