Grenoble école de management (GEM)

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Les dessous de la cuvette Les structures présentées sur le tamis ne sont pas toujours des alliées

École de commerce et de marketing

Grenoble école de management a été créée en 1984 par la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble. C’est une école de commerce qui accueille chaque année plus de 6500[1] étudiants et qui forme les cadres d’entreprise de demain : managers, directeurs financiers, responsables marketing, experts comptables, etc.

Avec des frais de scolarité qui s’échelonnent entre 11 180 et 11 470 euros, cette école s’adresse avant tout aux élèves aisés, voire très aisés (bien que des systèmes de bourse soient possibles, mais les boursiers ne représentent que 18 % des étudiants des écoles de management de France). Grenoble école de management est financée à 50 % par des entreprises et a reçu 1,2 million d’euros de la CCI et 2 millions d’euros de la taxe d’apprentissage[2] en 2014.

Elle ne se différencie pas tellement des autres écoles de commerces qui font la fierté du capitalisme français, si ce n’est qu’elle affiche de nombreuses accréditations.

Il est cependant intéressant de constater que Grenoble école de management se dit engagée[3], à la fois d’un point de vue éthique et d’un point de vue du développement durable.

L’école est engagée en faveur de « la responsabilité sociale des entreprises, pour le respect des droits et de la dignité des individus ». Cette déclaration laisse songeur quand on pense à la dégradation des conditions de travail à laquelle on assiste depuis des décennies et aux délocalisations massives qui mettent au chômage des milliers de personnes.

L’engagement pour « contribuer à ce que le commerce soit un vecteur de développement, d’équité et de paix » fait également réfléchir : la France est actuellement engagée dans de nombreuses guerres de par le monde et dans de multiples tractations qui visent à préserver les intérêts des grandes entreprises françaises (les mêmes qui seront amenées à employer les étudiants de GEM). En outre, les règles commerciales dans le monde (OMC, traités de libre-échange, préconisations du FMI et de la Banque mondiale) favorisent les multinationales, notamment occidentales, au détriment de l’économie des pays du Sud.

L’engagement à « réduire et à maîtriser l’impact environnemental de nos activités » fait presque rire quand on pense aux multiples initiatives des grandes entreprises pour verdir leur image sans changer leurs méthodes, voire en trichant (comme les constructeurs automobiles et leurs résultats truqués aux tests anti-pollution [4]), pour combattre le principe de précaution, pour délocaliser leurs installations vers des cieux où les normes environnementales sont plus clémentes, pour faire pression sur les hommes politiques pour qu’aucune contrainte environnementale ne leur soit imposée (on se souviendra de Nicolas Sarkozy : « l’environnement ça commence à bien faire ! »[5]).

Conclusion : vous pouvez dormir tranquille, il y a de grande chances que le capitalisme de demain ressemble fort à celui d'aujourd'hui, l'école de management y travaille!

Mis à jour : le 5 janvier 2023 11:59

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