Où vont les eaux usées de l'agglomération ?

Info pratique Modifier

L'accès à l'eau potable et à l'assainissement en raison de son importance pour la santé humaine (consommation, agriculture) et pour l'environnement, est reconnu depuis 2010 par les Nations Unies comme un droit fondamental de l'humain. Au niveau local, la gestion de l'eau est un enjeu politique important, du fait qu'elle touche à la santé, à l'environnement mais aussi aux finances publiques ou à l'économie locale (règlementation des usines polluantes).

Où vont les eaux usées ?

L'ensemble des eaux usées sortant des logements, bureaux et entreprises sont acheminées via un système d'égout à Aquapôle, une station d'épuration des eaux, avant d'être rejeté dans l'Isère au niveau de Saint-Egrève.

Chaque jour, entre 200 000 et 400 000 mètres cubes d’eaux usées entrent dans la station où des systèmes complexes de grilles, de bassins de décantation, de zones de nitrification et de floculation tentent de dépolluer au maximum les eaux usées avant de les rejeter dans l’Isère. Ce système de dépollution des eaux constitue en réalité un système de déplacement de la pollution : la pollution extraite des eaux usées est concentrée sous forme de boues. La majeure partie de ces boues est incinérée, ce qui produit des cendres chargées de métaux lourds stockées en décharge, et des fumées chargées de particules fines et toxiques. Depuis 2016 cependant, l'usine a mis en place un système de méthanisation des boues permettant d'éviter leur combustion (-30%) et de produire 20 Gw d'énergie sous forme de méthane injecté dans le réseau de gaz de ville).

La qualité de l'eau rejetée dans l'Isère est mesurée quotidiennement et publiée annuellement. En 2014, bien que toujours polluées, les eaux rejettées dans l'Isère étaient globalement conformes aux normes en vigueur et pour 3 indicateurs sur les moyennes mensuelles : MEST (matières organiques), DCO (demande en oxygène, pour décompser les éléments chimiques), DBO5 (demande en oxygène pour décomposer les éléments biochimiques)... En revanche, des anomalies ont été détectées pour 12 jours dans l'année : 7 jours de dépassement pour l'indicateur MEST et 5 pour l'indicateur DBO5 [1].

La station Aquapôle appartient à la Métro, mais elle était gérée jusqu'en 2008 en délégation de service public par la Société Dauphinoise d'Assainissement, une filiale de Veolia (ex Vivendi - Générale des Eaux). Ce contrat de délégation, signé à l’époque où Alain Carignon était le maire de Grenoble, est particulièrement lucratif pour la multinationale Veolia et régulièrement critiqué en raison des surcoûts occasionnés [2]. Depuis 2008, Grenoble Alpes Métropole a repris la main sur les installations à travers la Régie d’assainissement de Grenoble-Alpes-Métropole. Celle-ci a entamé en 2014 des travaux d'investissement de 48 millions d'euros visant à [3] :

  • méthaniser les boues extraites des eaux ;
  • réduire les odeurs dégagées ;
  • augmenter la quantité et la qualité des eaux traitées.

 

[1] Rapport d'activités 2014 de la Régie d’assainissement de Grenoble-Alpes-Métropole : http://www.lametro.fr/include/viewFile.php?WBT_CODE=WBT_DOCUMENT&idtf=9874&path=8c%2F9874_527_AssainissementBD.pdf

[2] Voir à ce sujet le séminaire sur la gestion de l'assainissement à Grenoble :

[3] http://www.lametro.fr/617-station-epuration-aquapole.htm