Conférence : De quoi les enquêtes publiques sont-elles le nom ?

Événement Modifier

Quand

  • mercredi 05 avril 2023, à 19h00

Pour y aller

Description

Chaque grand projet d’aménagement charrie son lot de promesses de participations citoyennes à partir desquelles la société civile pourrait infléchir la nature du projet, qu’on appelle les enquêtes publiques. Y a-t-il de bonnes raisons de rien en attendre ?

Conférence et échanges autour du livre Inutilité Publique de Frédéric Graber.

Voici la présentation du livre :

"Les grands projets d’aménagement sont une cible privilégiée des mouvements écologistes. Dénoncés comme « inutiles et imposés », ces projets font l’objet de multiples résistances. Pourtant, la notion d’utilité publique est au cœur de leur légitimation par les pouvoirs publics français. Car aux yeux de l’administration, l’utilité publique ne renvoie pas à l’idée générale de bien commun, c’est un principe au nom duquel il est juridiquement possible de transformer l’état du monde – y compris si certaines populations doivent en subir les conséquences. Et la conformité ou non d’un projet à ce principe résulte d’une procédure administrative méconnue : l’enquête publique, mise en scène par excellence du consentement.

Frédéric Graber propose dans ce livre un décryptage minutieux de ce rouage central de l’économie des projets. Retraçant l’histoire de la fiction juridique qu’est l’utilité publique, il montre comment la référence à ce principe, formulé sous l’Ancien régime pour favoriser certains intérêts tout en se prévalant d’une forme de justice, a été maintenue jusqu’à nos jours. Il en résulte un éclairage saisissant sur l’aversion au débat caractéristique de la culture politique française."

Soirée organisée par le collectif LUCSE dans le cadre de la semaine d'action et de réflexion Prenons les terres.

À 19h

Au 38 rue d'Alembert
Grenoble

Plus d'infos ici

* * *

Pourquoi organiser une semaine Prenons les terres ?

"Depuis 2017, tous les deux ans, se tient à Grenoble la Biennale des villes en transition. Cette transition, pensée par les pouvoirs en place depuis 50 ans, explique surtout leur incapacité totale à rompre avec le système capitaliste responsable de la crise écologique en cours, car elle construit le mythe d'un changement doux, non brutal, où l'on n'aurait en quelque sorte pas à subir les conséquences douloureuses de la catastrophe.

Plutôt que de prendre acte et d'agir pour construire un autre monde, cette transition nous propose de nous installer confortablement dans le fauteuil du libéralisme, en attendant que ça se passe.

Nous pensons au contraire que le monde, et encore plus la ville, s'habite, se vit, que le temps et l'espace se prennent, sans transition.

De quelle ville voulons nous ? Nous pensons que la ville doit être un espace de rencontre, de création et de liberté partagées, où l'espace est utilisé collectivement, où chacun·e se sent légitime de fouler ses trottoirs et de s'y sentir en sécurité, quelque soit sa couleur de peau, son genre, son âge ou son origine sociale.

Nous voulons sortir du tout-béton en se réappropriant la terre pour construire notre autonomie alimentaire, tout en créant un lien fort entre paysan·nes et habitant·es de la ville. Enfin, nous voulons que tout le monde puisse se loger dans des conditions confortables, et globalement que tous les besoins élémentaires de la vie et de la dignité humaine soient respectés.

Nous voulons que la ville s'illumine d'espaces de gratuité, de solidarité, de vie, de fête et de joies, qui sortent dans les rues et débordent des cadres institutionnels qui les restreignent. Nous voulons construire une ville qui réponde aux besoins de ce·lle·ux qui l'habitent plutôt qu'à l'appétit des industriels et des promoteurs immobiliers.

Nous habitons aujourd'hui une ville qui ne répond ni à nos rêves les plus fous ni aux besoins élémentaires de la vie. Se loger décemment est de plus en plus difficile pour les plus précaires d'entre nous, les places deviennent des espaces de circulation ou de commerce plutôt que de lien social, et se nourrir convenablement sans trop d'argent est quasiment impossible.

Nous habitons Grenoble, mais toutes les villes se ressemblent, standardisées pour répondre aux désirs d'attractivité, d'efficacité et de tranquillité des cadres et des entrepreneurs. Eux peuvent conduire des voitures qui ne seront pas exclues du territoire par la future Zone à Faible Émissions, eux sont fiers d'habiter la "capitale verte européenne", eux veulent acheter leur paix écologique en louant un appartement dans un éco-quartier.

Pour eux, la ville est un produit marketing, un Alpes Is(h)ere dont il faut faire la publicité pour mieux la vendre au plus offrant. Ici, c'est Grenoble paraît-il, mais surtout, Grenoble, c'est nous.

Faisons rupture

Grenoble a une histoire riche d'expériences et de vie hors normes qui ne répondent pas aux délires des aménageurs urbains, que ce soit ses quartiers populaires ou la manière dont les espaces abandonnés ont souvent repris vie comme espaces artistiques ou de solidarité.

Nous voulons nous inspirer de cette histoire, trouver la force de ces luttes passées, et les inscrire dans les dynamiques nouvelles qui tentent de construire les mondes que nous voulons.

C’est avec cette vision que nous organisons, de janvier à avril, la première partie du cycle Prenons la Ville. Pendant trois week-ends, nous allons partager nos savoirs et nos connaissances, réfléchir ensemble à des imaginaires désirables,  et agir concrètement, collectivement, face aux logiques marchandes, discriminantes et mortifères de la machine urbanisante.

Quand on parle d’habiter la ville, les sujets sont nombreux et entremêlés ; ces quelques moments ne suffiront pas à tout aborder. Mais il faut bien commencer quelque part. En février, nous allons parler d'Histoires des luttes urbaines à Grenoble, pour rappeler que nos actions présentes prennent racine dans les décennies de luttes urbaines qui les ont précédées, et s’en inspirent.

En avril, nous nous mobiliserons contre l’étalement des villes et la destruction de terres agricoles par les grands projets d’aménagement, pour une ville qui mette les besoins alimentaires des habitant.es au cœur de ses priorités.

Par la suite nous aimerions, entre autres, parler des luttes féministes pour se réapproprier les espaces, ou encore de la question de la surveillance dans la ville."

Mis à jour : le 28 mars 2023 13:18

Accessibilité aux personnes en situation de handicap

Aucune information n'est donnée concernant l'accessibilité aux personnes en situation de handicap pour cet évènement.