Cantine d'Au Revoir du Chantier de Fontaine

Événement Modifier

Quand

  • dimanche 26 février 2023, à 10h00

Description

Cantine d'Au revoir du Chantier de Fontaine... Merci à vous qui avez cuisiné, dansé, jardiné, bricolé, rangé, papoté, rigolé, récolté, mangé, réparé, encouragé, joué, affiché, manifesté, savouré, partagé, chanté, trié, semé, tracté, réfléchi, construit…

Venez papoter, prendre un café ou un thé à partir de 10h, et manger à 13h !

Sur le parking au croisement des rues Henri Barbusse et Paul Vaillant Couturier
Fontaine

* * *

"Le Chantier" était un lieu autogéré implanté depuis bientôt 7 ans à Fontaine dans le quartier Bastille. Il proposait une Matériauthèque, des jardins collectifs et des cantines conviviales, le tout gratuitement ou à prix libre.

Cet espace de solidarité vient d'être cadenassé et détruit par la mairie de Fontaine et l'EPFL.

Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Voici le communiqué du collectif du Chantier de Fontaine :

"Le Chantier, déjà cadenassé, bientôt expulsé.

Avant c'était un Chantier, aujourd'hui c'est juste un boxon.

Ca y est, enfin, la mairie de Fontaine et l'Epfl, son infâme affidé, ont eu la peau du 14 rue Paul Vaillant Couturier. Ça planait dans l'air depuis 6 mois, mais désormais, un vigile campe devant le terrain, attentif à tout mouvement. Plus personne ne rentre, plus rien ne sort.

Le Chantier, c’était des tonnes de matériaux récupérés et réutilisés, des ateliers pour s’apprendre à bricoler, un espace de jardinage ouvert à toutes celles et ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir un jardin particulier, des centaines de repas gratuits cuisinés, un espace de jeu pour les enfants, des concerts, des rencontres entre habitant.e.s du quartier, de la solidarité, des liens créés.

C'était aussi une porte ouverte en toutes circonstances, un lieu sans surveillance, où chacun.e pouvait entrer quand elle ou il le souhaitait sans devoir se justifier.

La vision politique proposée par le Chantier n’est assurément pas en accord avec celle de la mairie qui préfère laisser des familles à la rue, rendre les barbecues payants, détruire les actions d’éducation populaire ancrées localement, réduire les financements des initiatives culturelles, et dépenser toujours plus pour mettre des caméras à tous les coins de rue.

Les jardins ?  Hors d'atteinte ! Le matériel ? Bientôt parti pour la déchetterie ! Les abris ? En voie de destruction ! Tout ce qui n'est pas propriété privée, tout ce qui est commun, doit disparaitre... Ce ne sont plus des matériaux appartenant à tous.tes, ce sont les déchets de l'EPFL, et même là dessus, la propriété privée étend son empire.

Bientôt, il ne restera de toutes ces années d'activité qu'une bien calme pelouse qu'on ne saura différencier des autres du quartier. Ce terrain qui a été l'écrin de nos luttes, un lieu fort de lien social, de vie de quartier, de lien intergénérationnel sera revendu, ainsi que la maison, et la mairie poussera un ouf de soulagement, peut être même un satisfecit dans le journal communal : "on a enfin viré ces effronté.e.s !"

"Pensez-vous !" lira-t-on. "Ils faisaient des cantines gratuites, des concerts, des réunions, du jardinage, une matériauthèque, et parfois même, des fêtes, où tout le monde était bienvenu. Des habitant.e.s du quartier aux grenoblois.e.s en goguette. Il fallait y mettre bon ordre, la sacro sainte propriété privée n'était plus respectée. Il fallait que ce jardin abandonné  soit rendu lisse et morne. La stérilité de l'ordre bourgeois plutôt que le chaos bouillonnant de la vie." Le tout entre deux photos des aventures de Longo à la plage et de Thoviste à la neige.

Alors oui, on a vraiment gueulé, on a fait feu de tous bois, on a cherché de l'argent, on a eu des promesses de don, des offres d'achat, on a même manifesté, mais au final, on n'a eu ni terrain ni maison.

Pour autant, ce n'est pas fini, la cantine du Drac compte bien faire son repas d'adieu au Chantier quelque part dans le quartier.

Et on remercie toutes celles et ceux qui ont apporté leur soutien au Chantier à un moment ou un autre, d'une manière ou d'une autre.

On se retrouvera sûrement lors des prochaines actions contre la loi "Kasbarian", au prochain cycle "Prenons la Ville" de Lucse, ou aux réunions du Gnoup.

Pour que la ville ne devienne pas un espace mortifère, surveillé, payant et individualiste, continuons d’imaginer et de créer des espaces de liberté et de solidarité.

Le Chantier"

Mis à jour : le 22 février 2023 21:06

Accessibilité aux personnes en situation de handicap

Aucune information n'est donnée concernant l'accessibilité aux personnes en situation de handicap pour cet évènement.