Repression à la frontière

Brève

La frontière franco-italienne continue d’être le théâtre d’inégalités toujours plus marquées entre les personnes exilées et les Européens.nes.

Alors que près de 50 personnes passent cette frontière quotidiennement, dans l’espoir de pouvoir demander l’asile, parfois dans d’autres pays européens, l’Etat Français continue son travail méthodique de précarisation et d’enfermement des personnes sans papiers.

Chaque année, depuis 5 ans, l’arsenal répressif ne cesse d’augmenter, rendant les conditions de passage de plus en plus dangereuses.
Certaines lignes de bus locales sont modifiées, rendant la traversée plus complexe. Ailleurs, les services sociaux ou sanitaires sont interdits d’exercer leurs fonctions auprès des personnes exilées et les soutiens logistiques sont très largement entravés, les rafles se multiplient partout en France.

Cette persécution étatique sur des personnes qui voyagent, pour certaines, depuis plusieurs années dans des conditions extrêmement difficiles entraîne de nombreuses tensions et difficultés à la fois en Italie mais aussi en France.
La Préfecture, en empêchant minutieusement les personnes de se déplacer librement, alimente et cristallise des tensions qui ne servent qu’a légitimer un discours raciste et xénophobe qui ne manque pourtant pas de relais.

Dans ce contexte extrêmement tendu, le refuge solidaire de Briançon a momentanément interrompu l’accueil aux exilé.e.s le soir du 24/10/21, invoquant un manque de sécurité et de dignité pour les personnes accueillies là-bas. Cette tentative de « rapport de force » avec l’état Français, dans l’attente de l’ouverture d’un second lieu d’accueil d’urgence pris en charge par l’état, s’est traduite par les occupations de la gare SNCF de Briançon ainsi qu’une salle communalle vide. Les seules réponses des autorités auront été l’évacuation de ces lieux et une fois de plus l’arrivée de près de 200 gendarmes mobiles supplémentaires dans le Briançonnais ainsi que 10 agents supplémentaires à la police aux frontières de Montgenèvre, faisant gonfler les effectifs du corps répressif à près de 400 individus.

À cette occasion, non contente de resserer l’étau sur Briançon, la police augmentaitaussisa présense dans la gare de Grenoble, controlant systématiquement les personnes sortant des bus en provenance de Briançon, et pratiquant des controles au faciès à la sortie des trains en provenance de cette ville.Les même faits ont été constatés dans les gares de Lyon.L’absence d’organisation permettant de réaliser des test Covid gratuitement et l’absence de pass sanitaire créent de nouvelles embuches dans le parcours et de nouveaux pretextes à la répression.


De nombreuses personnes continuent de tenter leur chance sur ces chemins. La traque en montagne, encore une fois renforcée par des moyens humains et technologiques toujours plus sophistiqués va inévitablement contribuer à pousser les exilé.e.s à prendre encore plus de risques.

Des solidarités s'expriment à Briançon, mais aussi à Grenoble, où plusieurs personnes s'organisent pour aider les personnes faisant étape à Grenoble sur leur parcours depuis Briançon. Aussi, les militant.e.s solidaires à Briançon appellent à une mobilisation d'urgence de personnes venues d'autres villes, pour soutenir les lieux d'accueil à la frontière. Il est possible de les contacter par mail : bribrihelp@riseup.net

 

CONTRE LES POLITIQUES RACISTES DE L’ÉTAT ET SES FRONTIERES, MOBILISONS NOUS !!!!!