Fin de l'hébergement hivernal : une lutte payante à continuer

Brève

Alors que 300 personnes étaient hébergées cet hiver dans les centres d'hébergement hivernaux, seulement 120 places étaient prévues à l'ouverture au 31 mars par la préfecture, laissant près d'une centaine de familles sans solutions et contraintes de retourner à la rue avec enfants et conjoints très malades (les autres personnes ayant été relogées au cours de l'hiver dans différents dispositifs).

La mobilisation (du DAL, Patate Chaude, FNARS, Fondation Abbé Pierre, Collectif Hébergement Logement notamment) et la détermination des personnes hébergées à faire respecter leurs droits a permis de faire reculer cette mécanique implacable du "non-accueil" pour les plus précaires, et a contraint l'état à financer 80 places supplémentaires pérennes. Ceci a permis de limiter le nombre de personnes à la rue, puisque 4 foyers ont été contraints de quitter les centres sans solutions.

Mais les solutions mise en place sont pour la plupart des chambres d'hotel, ce qui reste une solution beaucoup plus coûteuse (entre 1800 et 2000€ par chambre et par mois) pour la collectivité et beaucoup moins pertinente pour les familles qu'un logement en appartement: impossibilité de tenir les chambres propres, de ne pas faire de bruit avec les enfants, de cuisiner (ce qui empêche de manger les vivres donnés par les associations caritatives), chambres exigües, incertitude permanente quant à la durée de l'hébergement.

Le parc de logement sociaux à Grenoble par exemple dispose d'un nombre considérable d'appartements vides, sans compter que l'Etat etles mairies disposent elles aussi de bâtiments vides. Qu'est-ce qui peut favoriser une telle organisation vicieuse, couteuse, déstabilisante et violente pour les familles dans l'urgence sociale ? Il semblerait que là-encore, la politique du non-accueil porte ses fruits, souhaitant réduire au maximum le confort des familles, leur bien-être, leur autonomie d'organisation, au prix ici encore d'une absurdité comptable supplémentaire...

Vous souhaitez en savoir plus? Rejoindre le mouvement? N'hésitez pas à participer auxassemblées des mal-logés et des sans logement.